Témoignage d’APEF, partenaire de Frères des Hommes
En 1999, le Conseil de sécurité avait décidé de la mise en place d’une mission de maintien de la paix en RDCongo, résolution qui institua la MONUC. Sur le terrain, de nombreuses polémiques avaient entouré le travail de cette mission. Le 1er juillet 2010, la MONUC est devenue la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), changement qui n’a pas pour autant réussi à apaiser les critiques de la population autour de son incapacité à endiguer la violence de groupes armés.
Ces derniers temps, l’opposition a pris un tour plus offensif face à l’inefficacité de la mission onusienne, les heurts allant jusqu’à provoquer morts et blessés dans l’Est du pays. Malgré l’interdiction de manifester décrétée par le maire de Goma, des centaines de manifestants sont descendus dans les rues.
Nunu Salufa, responsable d’APEF, partenaire de Frères des Hommes dans le Sud Kivu témoigne de la situation : « Quand on fait l’analyse du résultat de la mission onusienne pendant plus de 20 ans, on voit que la paix n’est toujours pas revenue et que les génocides font surface, surtout à l’Est de la RDCongo. Des manifestations contre la Monusco sont organisées à différents endroits. Nous voyons le résultat de l’évolution des mentalités de nos concitoyens. Mais nous ne sommes plus en mesure de les contrecarrer du fait que nous sommes les animateurs-clés de leur changement par la voie non-violente. Cela me surprend de voir des gens qui acceptent la mort en vue de se libérer. Aujourd’hui, nous n’avons pas travaillé, la société civile a décrété que c’était une journée morte dans toute la province. »