Projet à l’honneur : action Bolivie

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La Bolivie est un pays magnifique. Ayant conscience de son potentiel touristique tout en veillant à préserver l’environnement, des organisations paysannes se sont regroupées pour développer un tourisme alternatif, à la fois écologique et communautaire, qui constitue également une source de revenus pour des familles boliviennes pauvres. Ainsi est né TUSOCO en 2009 dont les activités répondent aux critères du développement durable à travers la préservation du patrimoine naturel, historique et culturel, en lien avec la Terre Mère.

Mais en quoi s’agit-il d’un tourisme alternatif ?

En réalité, ce sont les communautés indigènes des différentes régions qui partagent leur environnement, leurs productions agricoles, leurs chants et légendes, leurs plats typiques avec les visiteurs. Bref, toute leur culture !  Ces communautés pauvres cherchent ainsi à améliorer leur situation économique. Ce tourisme est donc basé sur des principes de solidarité, de partage des revenus et de préservation des patrimoines historique et naturel. Une recette parfaite pour un pays riche et diversifié comme la Bolivie.

En quoi consiste le projet de Frères des Hommes ?

Frères des Hommes soutient le réseau TUSOCO qui encourage le développement du tourisme solidaire dans les communautés rurales et indigènes de Bolivie. Grâce à ce type d’activité, les communautés contribuent à l’économie locale et à l’amélioration de la qualité de vie de leurs habitants. Tous les produits touristiques de TUSOCO respectent les principes du tourisme durable tels que le développement économique, tenant compte de l’équité sociale et de l’harmonie avec l’environnement, ce qui représente un engagement éthique de tous les acteurs impliqués dans les voyages organisés. TUSOCO encourage ses clients, son équipe de travail et les communautés indigènes d’accueil à valoriser le patrimoine naturel et culturel local en développant des critères et des codes de conduite afin que le plaisir de la nature et la compagnie des gens soient des expériences uniques.

En tout, 24 organisations paysannes font partie de TUSOCO, ce qui représente environ 3000 familles. Vivant pauvrement de la terre, ces familles développent des activités touristiques afin de compléter leurs revenus. Attachés à la notion de Terre Mère, des jeunes, des femmes et des hommes paysans apprennent à être des guides locaux qui montrent aux visiteurs leur environnement, leurs plantes médicinales, leurs plats typiques, bref, la culture et la nature de leurs localités.

Le choc de la pandémie de covid 19

Toutefois, la pandémie a eu un impact catastrophique sur le tourisme en Bolivie. Les pertes dans le secteur s’élèveraient à 1,2 milliard de dollars, d’après l’ancien président de la Chambre nationale des tour-opérateurs de Bolivie. Avant l’épidémie, on comptait environ 350.000 personnes vivant directement du tourisme. De celles-ci, 315.000 personnes seraient maintenant au chômage et c’est sans compter les emplois indirects. Souvent, il s’agit des femmes et des jeunes du secteur informel qui sont ainsi privés de leur travail et de leurs moyens de subsistance. 50% des entreprises sur les 2000 ont dû mettre la clé sous le paillasson. En Bolivie, ce secteur ne peut compter sur aucune aide de l’Etat. C’est donc tout simplement la débrouille ! Les quelques touristes internationaux qui arrivent au compte-goutte dépensent moins et s’engagent moins dans les activités de loisir. Et l’avenir semble encore sombre car on ne sait toujours pas quand les choses vont pouvoir reprendre.

La diminution des recettes touristiques réduit également les moyens alloués à la préservation des zones naturelles protégées, où on observe une augmentation des pillages et du braconnage. Le patrimoine naturel et culturel de plusieurs localités se dégrade. Pour relancer ce secteur, des aides et des investissements seront indispensables afin d’assurer la sécurité sanitaire et renforcer la confiance des voyageurs.

Comment survivre ?

Sandro, le coordinateur de TUSOCO, commente l’effet de la pandémie sur cette population :

« Les membres de TUSOCO cherchent des travaux saisonniers pour survivre. Trois communautés ont déjà déclaré qu’elles abandonneront le tourisme car, avec la crise, trop de jeunes ont quitté la campagne. Mais quel futur les attend dans les villes, sachant qu’en Bolivie il y a très peu d’offres d’emploi ? Si ces jeunes, ces gardiens de la culture andine, abandonnent les campagnes, on ne pourra plus mettre en valeur notre patrimoine naturel et culturel ! C’est le pays qui perdra son héritage ancestral !  Les personnes plus âgées qui restent sur place doivent assurer la petite production agricole et ne pourront pas relancer le tourisme communautaire. L’artisanat qui y est associé est également paralysé. »

Lorsque, en pleine pandémie, le pays était fermé aux touristes étrangers, quelques organisations ont proposé des voyages aux touristes nationaux qui ne connaissent pas la campagne. Par exemple, Tomarapi sur le haut-plateau, Chalalán dans la jungle amazonienne ou Chocaya dans les vallées. Elles ont accueilli des visiteurs, leur garantissant un séjour sécurisé. Elles sont devenues un exemple et un espoir pour les autres. 

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