Les peuples originaires du Guatemala subissent trop souvent des abus d’entreprises extractives ainsi que de narcotrafiquants et d’hommes politiques corrompus. Dans ce pays, la violence et les violations des droits humains sont monnaie courante. C’est pourquoi les communautés indigènes doivent apprendre à se défendre afin de préserver leurs terres et leur culture. Notre partenaire local, SERJUS, soutient ces communautés et leurs dirigeants qui, jour après jour, se défendent face à la spoliation et luttent pour faire respecter leurs droits.
Spoliation des populations indigènes : une vieille histoire….
L’année 1517 marque la 1ère spoliation subie par la population locale avec l’arrivée des Espagnols. Un régime colonial s’instaure par le biais de l’envahissement du territoire et l’appropriation des richesses au profit de la couronne espagnole, les colons exploitant éhontément les peuples autochtones. La 2ème vague de spoliation est le fait des élites de descendance européenne qui fondent le Guatemala en tant que nation. La réforme libérale basée sur les monocultures d’exportation (café, banane) s’accompagne de la mainmise sur les terres communales indigènes. Sur les grandes propriétés qu’ils reçoivent, les colons pratiquent le travail forcé des populations autochtones. Ils sont soutenus par les régimes dictatoriaux mis en place avec l’aide de puissances étrangères dont les USA. Enfin, une 3ème phase de spoliation débute avec l’arrivée des entreprises d’extraction et multinationales s’appropriant illégalement les ressources naturelles du Guatemala (minerais, fleuves pour construire des centrales hydroélectriques, etc.), agissent dans le cadre de traités internationaux.
En quoi consiste le projet de Frères des Hommes ?
Frères des Hommes soutient l’organisation SERJUS dans son accompagnement des communautés indigènes pour la défense de leurs territoires et de leur culture. Spécialisée en éducation populaire, SERJUS accompagne une trentaine de dirigeants indigènes (femmes et hommes) dans le cadre de la défense de leurs communautés. Chaque année, notre partenaire vise à ce qu’au moins trois communautés soient préservées de la surexploitation de leur environnement et protégées des menaces récurrentes qui viennent de l’extérieur.
Un exemple d’action concrète parmi tant d’autres
Parmi les multiples activités en faveur des peuples indigènes qu’il mène, SERJUS accompagne des membres des communautés dans la création des spots radio :
En 3 minutes, et sur un fond de musique de marimbas, Candelaria López et Eidi Chum, de Santo Tomás La Unión, lancent un appel aux habitants pour protéger l’eau de la rivière : « Ne jetez pas vos déchets dans l’eau, ne coupez pas les arbres sans raison ! Si l’eau de la rivière devient noire, cherchez d’où vient le problème. Si vous ne savez pas où jeter les ordures, organisez-vous pour exiger que la municipalité trouve une solution. Nos ancêtres protégeaient les rivières et les forêts communes. Nous devons réapprendre leur savoir-faire ! »
Et quand des problèmes viennent de l’extérieur de la communauté, Irene et Araceli, de Chinautla, encouragent les habitants à réagir : « Notre rivière à Santa Cruz de Chinauta est polluée à cause des déchets provenant de la capitale. Le gouvernement a laissé faire sans consulter notre peuple Pocoman qui est la principale victime de cette contamination. Nous entamons un dialogue avec les autorités. Intégrez-vous aux tables de négociation ! ». Et les deux jeunes femmes expliquent, dans leur langue et en espagnol, comment faire.
Ces spots, comme tant d’autres, sont conçus par des membres des communautés indigènes et diffusés dans les radios locales. Ils s’accompagnent de séances de formation données par SERJUS qui prônent des comportements bénéfiques pour les communautés. Le message est clair : malgré les contraintes et les difficultés externes, il est toujours possible de renverser la situation en exigeant des détenteurs du pouvoir le respect des droits fondamentaux. Mais aussi, en s’engageant individuellement à opérer des changements nécessaires pour aller vers une vie meilleure.
Si, vous aussi, vous voulez soutenir ce projet, cliquez ici