L’offensive du M23 en RDCongo et le désespoir des populations du Kivu

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Les populations du Kivu sont à nouveau mises à rude épreuve en RDCongo à la suite de l’entrée dans Goma des rebelles du M23 qui bénéficient, selon l’ONU, du soutien de 3 à 4.000 soldats rwandais. Face à eux, les forces armées congolaises, FARDC, et leurs alliés Wazalendo qui les combattent depuis plus de 3 ans.

Par dizaines de milliers, les civils fuient les affrontements et prennent la route, chargés de leurs maigres biens, tentant de protéger leur vie. Ils viennent ainsi s’ajouter aux 2.8 millions de déplacés internes dans le Nord Kivu. Beaucoup d’entre eux ont cherché refuge dans les camps de réfugiés qui s’amassent autour de Goma où les conditions de vie sont désastreuses. La situation humanitaire est extrêmement préoccupante.

Un cessez-le-feu avait pourtant été décrété le 4 août dernier entre les belligérants sous l’égide de l’Angola dont la médiation s’est finalement révélée être un échec. Tirs d’artillerie lourde, pillages et chaos sont maintenant le lot d’une population qui aspire vainement à la paix depuis des années. Le Conseil de sécurité de l’ONU, réuni en urgence, a condamné « le mépris éhonté de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDCongo. ».

Face à l’offensive du M23, l’inquiétude s’étend également jusque dans le Sud-Kivu où les rebelles ont fait des incursions, notamment à Minova. Le Rwanda qui avait longuement nié apporter un quelconque soutien aux rebelles est accusé par les autorités congolaises de vouloir forcer la RDCongo à négocier avec le M23 et de chercher à mettre la main sur les richesses du sous-sol de la région.

Frères des Hommes, qui vient d’être contraint d’annuler une mission à l’Est de la RDCongo pour ces raisons sécuritaires, déplore la dégradation préoccupante de la situation et est particulièrement inquiète pour les populations du Kivu qui ont déjà payé un lourd tribut à ces conflits. Nos partenaires de Goma nous ont adressé un témoignage : «  Nous sommes enfermés dans nos maisons, nous entendons de tirs et il y a beaucoup de confusion dans les rues à Goma. Nous avons très peu d’informations sur ce qui se passe réellement. » Mais ceux qui vivent à Bukavu font état d’une même situation. Dans ce contexte, il va sans dire que notre association poursuivra son soutien aux familles congolaises pour lesquelles les projets que nous développons représentent un moyen de subsistance essentiel. Aujourd’hui, plus que jamais.