En direct du Sud-Kivu : Témoignage de notre partenaire « Nous sommes à bout de forces… Nous voulons la paix, seulement la paix ! »

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« Nous avons analysé la situation sur terrain à Goma et dans le sud Kivu dans une réunion avec toute l’équipe. 

Dans le Nord-Kivu, il y a un calme apparent dans la ville de Goma. Depuis 3 jours, la population était confinée dans les maisons sans électricité ni eau, pour ne pas parler de la nourriture surtout pour ceux qui vivent aux taux du jour. Beaucoup de cadavres sont retrouvés dans les rues, les agents de la Croix-Rouge commencent à s’en occuper. La peur est très grande dans la population. Elle est dans une situation de désignation. L’inquiétude est aussi liée au fait d’être entourés par l’armée rwandaise mais aussi par le fait que le gouvernement prépare une riposte grandiose dans les jours à venir. Il faut signaler également l’avancée de rebelles dans la province du Sud-Kivu. Sauf erreur de ma part, ils sont à moins de 100 km de Bukavu. Les pillages orchestrés à l’entrée de rebelles dans la ville de Goma laissent une bonne partie de femmes dans une pauvreté plus. Pour ce qui est de violation de droits humains, je n’ai aucune information disponible jusqu’à présent.

A Bukavu et dans le reste de la province du Sud-Kivu, la population a peur d’une guerre imminente.

Nous saluons vivement la marche organisée par la société civile le lundi 27/01, qui s’est très bien passée avec beaucoup de dénonciations entre autres l’agression rwandaise et la complicité de la communauté internationale dans ce conflit meurtrier ainsi que le pillage des ressources naturelles de la RDC.

C’est triste de vivre depuis plusieurs décennies sous cette crise à répétition suivie par la pandémie de la COVID-19 avec ses conséquences néfastes sur le développement de la communauté.

Nous sommes à bout de forces et demandons à la communauté internationale d’arrêter cette guerre qui freine l’émancipation socio-économique politique de la population.

Que cette guerre s’arrête pour ne pas provoquer une situation d’insécurité dans la région.

Les pays dits développés partagent des valeurs  démocratiques, du respect de l’ intégrité territoriale, de la justice etc. Qu’est ce que la RDC a fait pour ne pas jouir de son sol ?

Nous voulons la paix et seulement la paix.

APEF étant née dans les situations de guerre, elle est active sur terrain et sensibilise la population accompagnée sur le comportement à adopter pendant cette période de crise. Mais, elle est freinée par un manque de moyens. Les partenaires doivent soutenir les actions menées pendant cette période. Que les partenaires ne suspendent pas le financement !

Nous sommes très envahis par les réseaux sociaux, nous recevons beaucoup de fausses informations qui fatiguent nos nerfs.

•        Aux instances internationales : L’inaction ne peut plus durer ! Nous exigeons des mesures concrètes pour protéger les populations civiles et restaurer une paix durable.

•        Aux femmes du monde entier : Unissons-nous dans une solidarité féminine active pour briser le cycle de la violence, de l’oppression et de la manipulation sous toutes ses formes.  « 

Témoignage de Nunu Salufa, coordinatrice d’APEF, partenaire de FDH en RDCongo

30 janvier 2025